de la difficulté d'écrire....
quand je me ballade sur mes blogs amis, voire sur d'autres, péchés au hasard de mes virées webiennes, je tombe souvent sur des entrées qui parlent de la difficulté d'écrire, voire même sur la douleur que ça engendre... comment les mots peuvent rester coincés, quitte à en former une boule, qui bloque tout, tout simplement parce que tu ne trouves pas la bonne formulation, la bonne métaphore... en exemple, un texte ( très beau, ce qui ne gâche rien :) ), lu ce matin chez coumarine qui me pousse à écrire ici ce qui suit, pour ne pas blinder son espace commentaires...
je conçois, j'entrevois même ce dont elle parle.. mais je ne le connais pas, ou très mal.
et à force de lire ça sur d'autres espaces d'écriture, en d'autres lieux d'accouchement tortueux, j'en arrive à me demander pourquoi.
qu'aujourd'hui cette impression ne m'habite pas, ça peut s'expliquer : j'ai une bonne connaissance de moi-même, je dirais... je n'ai plus vraiment de choses à ejecter de moi, je l'ai fait, déjà, ce travail-là...
mais même quand j'ai été en plein dedans, quand j'ai dû forcer mon petit ego à se regarder en face, et à extirper ce qui pourrissait en dedans de moi, j'écrivais déjà, et n'ai jamais eu cette sensation de... douleur. que ce soit dans le fond (ce que je voulais dire) ou dans la forme (comment je voulais exprimer ce que j'avais à dire).
cela voudrait-il dire que mes écrits ne viennent pas d'assez loin ? sont-ils trop tièdes ? trop superficiels ? est-ce que je devrais les remanier plus, mieux choisir mes mots ? ou ai-je raison de les laisser tels qu'ils sortent de mes doigts, pour en garder le coté originel ? est-ce que je me dis ça pour me dédouaner de tout travail supplémentaire ? pour m'éviter la relecture ? ça, c'est possible, en fait... je n'aime pas me relire et le fais rarement, voire jamais si je peux... sinon, j'ai une sérieuse tendance à tout vouloir effacer, car je n'estime pas particulièrement mon style d'écriture...de plus, je SUIS fainéante, c'est un fait ;-) ...
bref, je me pose sérieusement la question...
finalement, tout en écrivant, j'entrevois une possibilité... peut-etre que je n'empoigne mon stylo, ou mon clavier, qu'une fois les mots accouchés, agencés dans ma tête... en général, quand j'écris, que ce soit en suivant une consigne, ou librement, à partir du moment où je commence, je ne m'arrete qu'une fois le texte achevé, tout vient d'un coup d'un seul, ça coule, comme d'une source.
mais avant ça, je peux rester des heures, à l'écoute, à attendre que je ne sais quel déclic se produise... le temps que les mots s'organisent, se choisissent (oui, tu lis bien, lecteur, ce sont les mots qui choisissent d'entrer dans la danse de naissance d'un écrit... pas moi qui les utilise....), trouvent leur sens..., j'attend... je songe, je réflechis, quelquefois, même, je revis ce que je veux écrire, quand ça touche à mon passé... à ce moment-là, oui, je peux parfois éprouver de la tristesse, de la nostalgie, ou même de la colère... mais pas de douleur... je mentirais si je notais le contraire, ou si je comparais ça avec un accouchement de mes mots...
non, quand je me lance, tout s'écoule de moi de façon... linéaire... les mots, chez moi, sont plus difficiles à penser qu'à écrire...
tu vois, par exemple, là, je m'interroge.. je me dis que peut-etre, je ne connais pas cette sensation, simplement parce que je ne m'implique pas assez dans mes écrits... ce qui est une chose qui me chagrine, crois-moi sur parole, lecteur... et pourtant, mes doigts courent sur le clavier, rien ne les freine... l'idée de ne pas assez ressentir , franchement, me serait une vraie souffrance, mais elle ne bloque pas mes mots, au contraire, j'ai l'impression qu'elle les appelle, qu'elle les draine vers le bout de mes doigts.... il en va de même pour la façon dont je transcrit mes pensées, l'idée de m'arreter au premier jet parce que c'est plus simple est une idée dérangeante, et je suis parfaitement capable de m'en arranger en me disant que tel quel, c'est plus sincere... et ça aussi, c'est chagrinant...
je ne sais pas quoi penser... j'en arriverais presque (je dis bien presque...) à douter... de moi.
et toi, qu'en penses-tu, lecteur qui me lit ?