La balance
bronze de Véa Xiradakis
La vie est une question d'équilibre.
Equilibre entre tes sentiments et ceux des autres, équilibre entre tes joies et tes frustrations, équilibre de santé - corporel, je dirais - et puis équilibre d'action et de réflexion.
Quand les deux plateaux de la balance s'équilibrent, tout va bien. Tu surnages.
Mieux, tu prends plaisir au voyage, même si tu ne connais pas bien ta destination.
L'équilibre engendre la confiance.
Quand tu vis à deux (ou plus si tu t'es reproduit ;p ) ton équilibre est mis en danger par les aléas de la vie, bien sûr, mais aussi par l'Autre.
Si l'Autre est déséquilibré, ta propre balance en pâtit, c'est inévitable. Il te faut alors porter sur ton dos ta vie à toi et celle de l'Autre.
De deux choses l'une : ou tu es suffisamment fort et tu supportes ce supplément de charge assez longtemps pour que l'autre se régénère, ou bien tu ploies sous ce surplus pesant.
J'ai plié.
Cela m'arrive, parfois. Je ne suis qu'humaine, après tout.
Dans ces cas-là, je m'enfonce dans ma coquille, je me roule en boule, je ferme mon âme et j'attends que ça passe.
Parce que ça passe, toujours. Je me connais bien. Privilège de l'âge, dirait Alauda... ;)
Il n'empèche que ces dérives fatiguent, à la longue. Elles sapent, telle l'érosion grignotant petit à petit le flan de la montagne de craie...
Remonter la pente devient de plus en plus long, ardu...
Ennuyeux, aussi...
On se prend à avoir envie d'une vie neutre, mais légère. On a des envies de voyage, de bulle protectrice contre le pessimisme ambiant. On a l'envie de crier son ras-le-bol pleine face au premier qui l'ouvre sans discernement, comme ça, juste pour le plaisir de râler...
Et puis, ça aussi, ça passe. Et la vie reprend son cours, inéluctable roue qui tourne, quoiqu'il se produise sur le chemin.
Avec juste en filigrane une griffure de plus sur la nacre du coeur et comme une empreinte morose sur les bords de l'âme...
Pati, de retour...