pensées du soir, bonsoir !
voilà longtemps que je ne me suis pas posée devant mon pc pour écrire une entrée qui soit autre chose qu'un morceau de prose...
ce coup-ci, pas de lassitude ou de manque d'envie bloguesque, non. juste une vie remplie et peu de temps pour me poser. mais ce soir, je suis en vacances. ce soir, j'ai du temps. et ce soir, j'ai envie ;)
j'ai beaucoup lu mes blogs chouchous, mes blogs liés, d'autres aussi, au hasard de mes clics. assez peu commenté. comme si j'avais besoin de m'emplir des mots des autres avant de pouvoir moi-même rebondir. j'ai lu plein de choses passionnantes. mes chouchous sont en plein chambardement émotionnel, pour la plupart.
une (re)découverte d'eux-même, de leur corps ou de leur âme, c'est selon...
et ça fait chaud au coeur de lire ça :)
ça vous fait ça aussi, parfois ? de voir des gens que vous appréciez aller de l'avant ? aller mieux ? vous sentez cette onde douce et profonde de joie pour eux qui vient vous mouiller les orteils, comme de petites vagues qui viennent tranquillement s'échouer contre vous, suivant leur cheminement naturel ?
je l'espère pour vous car c'est une sensation profondément sereine et joyeuse, qui vous nourrit littéralement. de l'intérieur.
j'ai lu aussi des réflexions passionnantes, sur des sujets variés. qui ont provoqué chez moi des questionnements.
sur la foi, par exemple. et sur ce besoin étonnant que l'on a de convaincre l'autre du bien fondé de notre façon de voir les choses.
étonnant, oui, je maintiens. car finalement, quel besoin a-t-on de convaincre ?
si je pense par exemple que la mort n'est qu'une étape, un passage, qu'il y a un dieu qui m'attend de l'autre coté du rubicond, qu'est-ce que ça va changer à ma foi d'en convaincre d'autres de penser comme moi ?
si je pense que la mort n'est que la fin de ma vie, qu'il n'y a rien que le vide après, qu'est-ce que ça va changer à ma conviction profonde d'en convaincre d'autres ? comme si le nombre de gens qui pensent pareil accréditait le bien-fondé d'une foi ?
le foi est affaire de croyance. on ne peut que croire, quand il s'agit de religion, ou de choses tout aussi intérieures, j'allais dire intellectelles... on n'aura de certitudes qu'une fois morts, non ? alors, pourquoi ce besoin de se transformer le temps d'une discussion en un missionnaire ? est-ce notre rôle ? sommes-nous là pour convertir le plus de gens possible que nous détenons la vérité ? parce que plus on est nombreux à penser la même chose et plus cela renforce la véracité de nos dires ?
ou sommes-nous là pour vivre en bonne intelligence entre nous-même et ce qui nous fait, c'est-à-dire nos idées ? entre nous-même et les autres, tels qu'ils sont ?
j'ai des amis chrétiens, d'autres musulmans, d'autres juifs, d'autres qui ne croient en rien, d'autres en la réincarnation, d'autres qui ne conçoivent le couple que mariés, d'autres qui ne jurent que par le célibat, d'autres hétéros, d'autres homos, certains qui adorent les chiens, d'autres qui ne jurent que par les félins...
bref, mes amis sont mes amis parce que je partage avec eux un certain nombre d'idées, de vues communes sur la vie. mais ils ont tous des différences notoires avec moi. soit sur le vécu, soit sur leur façon de mener leur barque, ou encore sur leur pensée politique et civile... pourtant, je n'ai JAMAIS ressenti le besoin de les rallier à mon mode de pensée.
bien sur, nous avons parfois des discussions animées ! tous, nous tentons de mieux faire comprendre à l'autre ce qui nous anime, ce en quoi l'on croit. moi comprise. mais jamais je n'ai ressenti le besoin de les rallier à ma cause. je ne pense pas être là pour ça. et surtout, ça ne change en rien mes convictions profondes de savoir que d'autres les partagent. (ce qui n'est pas si fréquent, d'ailleurs, lol !)
la seule envie qui me taraude, c'est, par contre, de me savoir comprise. d'avoir le plus possible la certitude que ces amis-là comprennent ce que je pense. ça, oui. mais je ne vois pas de quel droit j'irais me poser en détentrice de l'unique vérité. ni d'ailleurs que ce soit eux qui la détiennent !
pour moi, la vérité est ailleurs, comme dirait Mulder... ;) elle se niche dans le dialogue, dans la compréhension de l'autre, dans l'acceptation de ses différences, bien plus que dans ses convergences avec moi. le but à atteindre est pour moi de savoir ce que l'autre pense. parce que ce qu'il pense, même (et surtout ?) si c'est une pensée différente de la mienne, peut m'amener à voir les choses autrement, à approfondir ma réflexion, voire à augmenter mon champ de vision. c'est dans la différence qu'on s'enrichit l'âme.
non ?