épilogue notes bio

L'entrée précédente a vu la fin de mes notes biographiques. Drôle d'impression que celle d'être arrivée à la fin de cette aventure introspective.
J'ai eu beau me cantonner à la vie de 3 personnes, en dehors de ma petite histoire, cette immersion dans l'histoire de ma famille aura duré plus de deux ans. Deux années pendant lesquelles j'ai vécu avec ces personnages hauts en couleur, à la vie dense et pleine.

Trois personnes : le papé, la mamé, leur fille. Visiter leurs vies m'a permis de m'imprégner de mes racines. Mes grands-parents, ma mère... continuité dans la différence. Chaque vie a connu son lot de douleur, de difficulté, de singularité.
Me raconter a été la suite logique de ce long cheminement dans l'histoire de ma famille. Car je me suis rendue compte, lors de cette narration, à quel point ce qui était arrivé à mes aïeux avait influé sur ma propre vie, sur mon propre parcours.

Bien sûr, c'est pas toujours évident, de savoir où s'arrêter. J'ai choisi de faire en sorte que mon histoire se termine sur une reconstruction. Un choix réfléchi. Pas qu'il ne me soit plus rien arrivé par la suite, mais disons que les évènements qui ont jalonné mon parcours relèvent plus de ... la norme ;))
Quelqu'un m'a écrit que j'avais eu une vie "un peu" hors norme. C'est vrai. Je le revendique. N'y voyez aucune fierté mais il serait vain de nier ce qui m'a construit, pierre après pierre, cicatrice après cicatrice, bonheur après bonheur. Avant l'âge de trente ans, j'avais refait ma vie deux fois. Une pour la sauver, et la réorienter en totalité, et une pour la vivre comme je le souhaitais moi.

Il y a une chose dont je n'ai que peu parlé. Mes enfants. N'allez pas croire à un élan de pudeur soudaine, à un besoin particulier de silence... non.
Je voulais faire de cet épilogue un moment d'écriture à eux consacré. Parce que cette saga est pour eux, bien plus que pour moi.
J'ai trois enfants. Je dis souvent que j'ai trois garçons alors que je voulais trois filles. C'est vrai. Mais je suis tellement heureuse des enfants que j'ai ! Pas de déception derrière ces mots. Juste un constat qui m'amuse aujourd'hui.
J'ai tellement reçu des femmes dans ma famille, que je pensais ne pouvoir transmettre à mon tour qu'à des filles. Or c'est faux, bien évidemment...

J'ai eu mon premier fils à 25 ans. Je commençais à vivre sereinement. L'arrivée de ce gosse a été voulue, choisie, attendue, pleinement vécue. Je voulais un acccouchement "normal" - sans péridurale, quoi - car je voulais pouvoir me souvenir de tout ce qu'on peut être amenée à vivre, pour accoucher d'un enfant... j'ai changé d'avis, pour le deuxième !
Thom est du genre ouvert. Il est à l'aise avec les autres, en société. Quand il se sait "vu". Quand il sent qu'il existe, ce qui n'a pas toujours été le cas.
Je pense que c'est celui dans lequel je me retrouve le plus. Il a un vrai don, avec les enfants. Quand son frère est né, il avait 2 ans. Il lui donnait son biberon, surveillait la température du bain, très sérieux. J'adorais le voir faire. Aujourd'hui, il fait preuve d'une patience que j'avoue ne pas toujours avoir, avec son petit frère ! Et Dieu sait comme il en faut, avec lui !
Je partage avec lui le plaisir de soirées entre copains (il a participé souvent à mes réunions de copains du Net, à l'extrème surprise de ses potes : "Quoi ?? tu sors passer une soirée avec les copains de TA MERE ??!!) , ma passion pour le cinéma, et pour l'informatique. Et chose qui me rend très fière, il commence à aimer lire autre chose que des BD.

Matts est né en 1987. J'avais 27 ans. Je m'escrimais dans mon rôle de femme mariée, bien sous tout rapport. J'avais un mari adorable. Trop. Je n'étais pas heureuse, et ne voyait pas pourquoi. Jusqu'à ce que je comprenne que je jouais un rôle. Je me mentais à moi-même, et à mon mari, qui ne le méritait pas. Mon second fils est arrivé dans ce tournant de ma vie de femme adulte. Voulu, lui aussi, souhaité fortement.
Matts est aussi blond que je suis brune, a deux yeux aussi bleus que les miens sont noirs. Il est aussi introverti que son frère est extraverti (mais ça change). Il sait ce qu'il veut, depuis tout petit. Et l'obtient, en général. Sa détermination, quand il veut quelque chose, me fascine littéralement...
Je partage avec lui mon goût pour l'écriture et pour la lecture. Il a d'ailleurs participé à Paroles Plurielles, et j'ai été heureuse de voir que je n'étais pas la seule à penser qu'il a un vrai don pour écrire.

Et puis, il y a Romain. Il a 9 ans. C'est le fils de mon second mari. Une pile sur pattes (mon fils, hein, pas mon mari... encore que... ).
A un peu moins de trois ans, on a décelé chez lui une grande précocité. (1 an et demie d'avance, à trois ans, c'est pas rien)
J'ai pas vraiment sauté de joie. Je savais à quoi m'attendre, et on peut dire que je ne suis pas déçue
Il a horreur de devoir prouver qu'il sait quelque chose, donc il a des notes excécrables à l'école. Il a le don de me poser des questions existencielles juste avant que je prépare le repas... ou juste quand je suis complètement naze pour trouver LA réponse qui stoppera le flot de "pourquoi" !
Il a une très grosse capacité à relier deux faits apparemment sans lien entre eux, pour en sortir un truc qui te cueille par la justesse aigüe de son raisonnement.
Il a par contre 9 ans émotionnellement, et donc, fait très souvent des cauchemars, vu l'écart important entre ce qu'il est capable de comprendre de ce qu'il perçoit et ce qu'il est capable de gérer au fond de ses tripes.
Avec lui, je partage l'envie de comprendre ce qui m'entoure, et l'envie de lire, tout le temps.
Avec lui, c'est clair, je n'ai jamais le temps de m'ennuyer

Mes trois fils sont très différents les uns des autres, et en même temps assez semblables. Je les adore, tous les trois, mais pour des raisons différentes.
J'ai la chance de pouvoir maintenir le dialogue, entre eux et moi. Et j'aime à leur transmettre mon goût pour la vie.
Ils ont déjà celui d'aimer cuisiner (sauf le dernier ;P)... Faut bien commencer quelque part :))

C'est Matts qui m'a demandé de relater l'histoire de ma famille. Mais je pense que les deux autres seront heureux de pouvoir mieux connaître ces gens qu'ils n'ont pas (ou très peu) connu.

Matts, je te remercie de m'avoir forcé à reprendre ces notes. A avoir mené au terme ce projet. Ce sont tes racines, fils. Elles sont en partie responsables de ce que tu es, de ce qui te constitue. Sois-en fier. Les gens qui te les ont transmis le méritent.

Comments

[madeleinedeprous]

Cette fois j'ai tout lu, toutes les notes sur tous les membres de la famille. Et ça valait le coup de me battre avec ma connexion internet qui ce soir est très capricieuse. Chapeau bas d'avoir osé, d'avoir réussi et d'avoir ainsi donné à lire...

[Christine_]

Très beau cadeau d'une mère à ses fils. Ils savaient qu'ils avaient des racines, maintenant ils savent jusqu'où elles vont et plus elles vont loin au fond de la terre, plus l'arbre est beau ;)

[lamere]

sourire...

je te lis et je retrouve des traits de mes trois garçons (que je voulais filles, parce que j'ai déjà plein de frères pffff ))

[Pivoine]

Un petit souvenir amical à la maman, aux trois fils, que j'ai eu l'honneur et le plaisir de rencontrer et au père du petit troisième qui m'a si bien fait rire un vendredi soir. C'était un vendredi soir? Mais oui... Bravo pour ce récit, d'autant que ce n'était pas particulièrement facile facile.

[marie]

c'est beau ...