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Les Mots de Pati
30 août 2007

renaissance ?

renovationJe sais pas toi, lecteur, mais moi je me sens bien. Détendue, sereine, relax, cool, zen, choisis le terme qui te parle le mieux, pour moi, ils sont tous valables ce soir.
Pas que ce ne soit pas fréquent, note... mais ce soir, en particulier je ressens ce bien-être, plus que d'ordinaire. Je ne sais pas trop pourquoi, et une fois n'est pas coutume, la raison, si elle existe ne m'intéresse pas plus que ça.

J'ai eu des hauts et des bas, durant l'été. Au niveau matériel, surtout. Des soucis de gros sous, essentiellement. Et quelques autres.
Mais j'en ai surtout eu niveau moral. J'éprouvais une grosse lassitude, une fatigue triste. Pas de déprime, non, c'était autre chose.
J'ai mis du temps à mettre le doigt sur ce qui n'allait pas, ou plus.

Je me suis rendue compte que c'était lié étroitement à la fin de la narration de ma saga familiale.
Deux ans que je planche dessus. Que j'y pense journellement. Que je range mes souvenirs, les trie, afin de choisir ceux dont il faut parler.
Et d'un coup, voilà, c'est fini. J'ai tapé le mot "fin" et j'en ai éprouvé, à ma grande surprise, une tristesse infinie.

A ma grande surprise, car écrire cette saga a été difficile, voire douloureux, parfois. Il y a eu des jours (et nombre de nuits !) où je me suis sincèrement demandé à quoi bon raconter tout ça, où j'ai passé des heures à trouver un moyen d'arrêter "noblement" cette drôle d'entreprise, où le reflux de souvenirs a été si lourd que j'en ai perdu le sommeil. A souhaiter de toute mon âme en voir la fin, rapidement.
Et quand elle est là, le premier sentiment perçu est cette tristesse sans fond.

Oh c'est une tristesse douce, timide, pas de celle qui font monter les larmes aux yeux. Non, c'était une tristesse de fond, de celle qui s'insinue entre chaque pore de la peau, entre chaque connexion nerveuse, entre chaque seconde, comme une seconde peau.
Je me suis engluée dedans, limite volontairement, qui plus est. J'ai cherché à comprendre d'où elle provenait. Bien sûr, je n'ai pas évoqué que des choses gaies (si, yen avait quelques unes, relis ^^) mais la cause n'était pas celle-là, trop évident, ai-je de suite pensé.

J'ai mis du temps mais j'ai compris (oui, je suis du genre tétu, tu savais pas ?)

J'étais juste triste de devoir quitter ceux que je nomme mes tendres. Mes disparus, mes morts, mes perdus de vue, mes enfouis, de mon papé à mon premier amour, en passant par ma mère ou mon ami du centre de rééducation, tous me manquaient, profondément.

Parler d'eux, raconter ces vies qui ont jalonné la mienne, les ont fait ressurgir dans mon présent. Et même si c'était difficile de parler d'eux, quelque part, le faire me les rendait, les rapprochait de moi.
J'étais triste parce que le fait d'avoir fini cette saga mettait un second terme à leur existance, tout simplement. Et je devais faire le deuil d'eux, à nouveau.

Je l'ai donc fait.
Mais pour la plupart d'entre eux -et ça, c'est une première- je l'ai fait en conscience. Et mes pleurs ont cessé.
Bien entendu, c'est sur moi que je pleurais. Sur cette solitude primaire qu'ils m'ont laissé en cadeau d'adieu. C'est comme si mes sens, mes tripes avaient enfin accepté qu'ils existent maintenant différemment, qu'ils soient en moi, à titre de souvenirs, chose que mon cerveau, ma raison, ne cessaient de me seriner sur tous les tons, sans grand résultat, avouons-le...

La semaine de vacances que ma copine m'a offert a fini ce ménage intérieur. Je me sens calme. et bien. Je goute simplement ce que la vie m'offre. Je regarde l'avenir proche sereinement.
Oh, j'ai encore deux trois babioles matérielles à régler, mais ça n'a aucune importance, elles se règleront, de toute façon.
Je me sens libre d'avancer un peu plus loin, d'entamer autre chose.

Le bien-être est physique aussi.
Pendant cette semaine bretonne, j'ai pour la première fois fait de longues promenades pédestres, sans souffrir de cet effort le lendemain. Je peux t'avouer, cher lecteur, que ça, c'est un luxe infini ! J'ai enfin pris conscience, dans mon corps, que je suis à nouveau capable de faire des choses comme marcher, grimper, courir (enfin, pas trop quand même...), même je peux me casser la gueule dans un resto de fruits de mer sans que je me retrouve bloquée dans un fauteuil pour des semaines, sans (trop) trembler pour mes genoux. Voilà qu m'ouvre des perspectives nouvelles, je te l'assure :)

Je vais me remettre à la peinture, par exemple. Et peut-être même m'essayer à l'aquarelle, à voir... J'ai la sensation que j'ai des choses à faire, ya de la création dans l'air, mesdames messieurs, attention ;))
J'en ai envie. Et c'est juste bon, d'avoir envie.

Je vais continuer d'écrire, bien évidement. Je serais bien incapable de m'en empécher, de toute manière ! Mais je vais laisser venir à moi les sujets comme bon leur semble. Et à leur rythme.

Et puis, si ma toute nouvelle stabilité financière me le permet (et à ce propos, merci à deux nouilles que j'aime pour leur coup de main!), j'aimerais bien que les travaux dans ma maison reprennent. J'ai des envies de déco, de nouveau décor, histoire de coller à mon nouvel état d'esprit.

Voilà. Des projets plein la caboche, donc. Affaire à suivre.. ;))

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Commentaires
Q
C'est un eternel recommencement et puis la peinture permet d'exprimer des choses qui excedent le dire, en plus de détendre:)
P
Voilà, ça va mieux. Oui, ta saga était émouvante. Et oui, je mesure tout l'amour que tu portes aux tiens, à tes proches, maman, le premier amour, si pur, si dense, si émerveillé, je le mesure parce que je t'ai écoutée en parler longtemps, longtemps... <br /> <br /> Je suis contente aussi si tes blèmes financiers se résolvent petit à petit. Ca pompe ce truc... <br /> <br /> Oui, une plongée dans le passé ne se fait pas sans dommage. <br /> <br /> Au fait, tiens-tu pour l'arrêt de la ccccssss****** tte ? <br /> <br /> Et en avant pour de l'aquarelle ou de la peinture sur soie. Bonjour à ton homme et à tes fils !
P
Je te comprends, Pati. D'abord, la fin de ton texte est pleine d'espoir. La déco, l'aquarelle, je trouve ça une très bonne idée... Perso, j'ai beau mettre dans mon blog et des peintures et des pastels, visiblement, ça laisse le monde entier totalement indifférent. <br /> <br /> zut, j'arrive pas à continuer. Je pense aussi à ceux que j'ai aimés et qui sont morts et ça me submerge. Pourquoi sont-ce ceux que nous aimons et qui nous aiment qui partent ??????????
C
Ta saga était bien émouvante à lire. Après tout ce temps passer à raconter ta famille, il est normal de te sentir "vidée". Il t'a fallut faire "des travaux" dans ta tête, pour te sentir bien.<br /> Voilà que maintenant, tu as envie de faire des travaux dans ta maison, pour te sentir mieux. Et la boucle sera bouclée?
P
Tristesse de "terminer" une saga durant laquelle tu as fait revivre ceux qui ont compté dans ton existence ? Oui, c'est bien compréhensible. Mais comme tu dis c'est une façon de laisser les choses prendre leur place. Un morceau de deuil en plus, quelque chose qui rentre plus profondément dans la conscience. Tu en ressors probablement plus libre...
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