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Les Mots de Pati
14 avril 2008

respiration, oui...

La douleur, je connais.
Enfin, d'habitude. Parce que là, j'ai été un poil prise de court.
On se dit qu'on sait résister, qu'on n'est pas douillette, qu'on a l'habitude de la gérer...
Sauf que parfois, ça dérape, ça enfle au point de te submerger, d'ailleurs ça te submerge, ça te noie, ça t'enfouit sous des tonnes de surprise —ah oui, c'est donc possible, tant de douleur d'un coup sans qu'on en meure ? ah ouais quand même....—, ça te coupe le souffle.

Le souffle.
Incroyable comme on fait un nombre important de choses sans même y penser. À l'instinct. Comme respirer par exemple. Ou bailler, éternuer, avoir le hoquet... Incroyable comme tes poumons se gonflent sans que tu le veuilles, sans y songer... et surtout sans le maitriser.
Jusqu'à ce que tu tombes malade. Jusqu'à ce que la moindre respiration soit un coup de poignard d'une violence dont tu n'avais pas la moindre idée. Jusqu'à ce que tu te rendes compte que tu ne peux même pas pleurer, pour soulager ton mal, car pleurer fait mal. Jusqu'à ce que tu te rendes comptes à quel point tu t'appuies sur le souffle pour calmer la douleur qui te secoue en tout sens et que là, c'est justement respirer qui te fait mal.
Alors, tu es totalement démunie face au mal, toutes les armes qui te sont habituelles pour le vaincre deviennent tes ennemies les plus farouches, tu sombres. Et puis tu lâches prise. Tu te sens tellement fatiguée... à quoi bon ? Tu ne manges plus car manger est un effort tel qu'il t'essouffle à la première bouchée.  Le moindre geste te coûte tellement que tu les économises au maximum. Tu ne peux plus te coucher pourtant tu rêves de t'allonger et de dormir jusqu'à la fin des temps.
Et puis une nouvelle vague de douleur te sort de cette torpeur insidieuse, tu découvres qu'elle est capable d'aller plus loin encore, et finalement tu découvres que oui, tu sais encore le supporter, même si ça te laisse comme deux ronds de flan, cette aptitude à supporter l'insupportable...

Ce sont les pompiers qui m'ont amenée à la clinique. J'étais incapable de bouger d'un centimètre, je pense que j'en serais morte, de cet effort.
À partir de là, j'ai été prise en charge, ma douleur surtout a été prise en compte. Il aura fallu plus d'une semaine pour poser un diagnostic sûr. J'ai donc eu une pleurésie.
Et une balèze, à en croire les infirmières. Elles ne m'ont pas quittée d'une semelle, les deux premières nuits. Elles avaient peur que je ne passe pas ce cap, elles me l'ont avoué par la suite.
Elles m'ont (gentiment) engueulé parce que je ne les appelais pas, me répétaient que je ne devais pas laisser la douleur s'installer, sans se rendre compte que je n'avais pas le temps d'avoir mal, elles géraient très bien tout ça à ma place. Elles m'ont porté sous la douche, pour laisser le flot d'eau chaude me détendre, m'ont massé les épaules, le front, tenu compagnie lors de mes nuits sans sommeil. Elles ont été adorables.

On m'a ponctionné plus d'un tiers de litre de liquide infectieux (et non, c'est pas agréable, une ponction). J'ai trouvé ça énorme ! Un tiers de litre dans un poumon, woaw... Et puis mon pneumologue me calme d'un coup en me disant que ouais c'est bien, m'enfin il en reste au moins deux fois plus dans le poumon, hein...

Et puis je commence à aller mieux. La ponction même si elle est douloureuse, est tout de même un soulagement inestimable. Petit à petit, je commence à pouvoir coucher mon lit (oui jusque là, je dormais assise, voire un peu penchée en avant) quel luxe !
Je resterai en tout deux semaines à la clinique, avant d'être rassurée sur ce qui m'attend. Finalement j'échappe à une seconde ponction, chirurgicale celle-là, car la kiné respiratoire est efficace, je la rend efficace.
Je suis rentrée chez moi hier midi. Mes hommes, secondés efficacement ( et autoritairement ^^ ) par deux amies chères ont briqué ma maison car je dois fuir poussière et autres particules en suspension dans l'air que je respire. Je vais être légèrement immuno-dépressive pendant quelques semaines, le temps que tout le liquide s'assèche (il me reste deux poches de liquide dans le poumon). Dix jours de repos avant de revoir le pneumologue, et peut-être de pouvoir retourner bosser.

J'ai découvert en rentrant tous les messages que vous m'avez fait parvenir, soit ici, soit par mail, par sms ou par courrier (oui, un champ de coquelicots est arrivé à temps à la clinique :)) )
Je vous remercie du fond du coeur pour tous ces messages d'amitié, ils m'ont insufflé, j'en suis sûre, la force qu'il me fallait pour aller mieux.
Je vais pouvoir reprendre ma plume, être passée si près de la mort (encore...) a dopé l'inspiration, et l'envie de coucher des mots sur du papier. J'ai des projets d'écriture, non je n'en dirai rien encore car c'est un peu flou dans mon esprit, mais bientôt....

Merci, donc, pour votre présence, même virtuelle. Merci pour chaque pensée.
Et puis merci à ma payse et ma Nan', pour m'avoir cocooner, dorlottée pour mon retour.
J'vous aime.
Tous.

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Commentaires
Q
Bon retour parmi nous Pati :)
L
Je sav ais que tu n'étais pas bien, mais de là à supposer...l'impossible! Chère Pati, je suis heureuse de te lire ici, de savoir que tu vas mieux, que tu te reposes...(du moins un peu!). Sois sage, ne vas pas trop vite, et reviens-nous détendue et définitivement hors d'affaire.<br /> <br /> Bises à toi,<br /> Lorraine
P
À peine rentrée que tu es passé chez moi pour m'offrir tes mots doux ! Double surprise, mais grande joie de te savoir de nouveau "parmi nous".<br /> <br /> Telle que je te connais t'es pas du genre douillette. Je n'en mesure que mieux ce que tu as enduré...<br /> <br /> Vraiment, je suis ravi de te lire "en pleine forme" (ou presque).
V
Heureux de savoir que tu as gagné cette bataille. Remets-toi calmement et sûrement !
P
Marie, Janeczka, merci à vous deux, oui je vais me reposer, de toute façon mon corps refuse l'overdose d'effort, en ce moment ;)<br /> <br /> pivoine, déjà rentrée... bah c'est une question de point de vue ;)) perso, j'ai trouvé le temps assez long, moi ;)) bises, l'artiste.<br /> <br /> Val, merci à toi :)) mais snif... j'ai pô reçu de chevrefeuilles, re-snif... mais c'est pas grave, je savais par l'amie brune que tu m'envoyais tes voeux, et ça va te donner l'occasion de me dire tout ça de vive voix, un de ces quatre ;)) bises à toi, Val.
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