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Les Mots de Pati
26 décembre 2009

La maison

C’est comme une maison. Une de ces maisons de province où l’on vient se ressourcer.

Au début, on y vient seul. L’amie nous l’a fait découvrir et dès la première visite, on savoure la paix et la nouveauté du lieu. On fait le tour du propriétaire, on prend ses marques. On s’installe un petit coin tranquille dans le jardin, à l’ombre d’un bel arbre.

Et puis aux beaux jours, la maison se remplit. Les langues se délient petit à petit, s’acclimatent à la chaleur du climat. C’est le temps de l’été, de la découverte et de l’échange.

À l’automne, c’est le temps de la récolte. On a pris ses aises, la maison n’a plus de secrets, on en connait par cœur tous les recoins. On est juste… bien.
Peu à peu, les amis ont imprimé leur marque personnelle dans chaque pièce, rendant la maison chaleureuse et accueillante. On y est comme chez soi. On commence même à avoir du mal à en partir…

Et quand vient le temps de Noël, on fête dignement le lieu qui accueille ces ripailles d’humanité et de partage. On décore le dehors comme le dedans, on fait la fête, on s’offre des cadeaux qui ont plus de valeur affective que marchande. C’est le temps de l’exubérance et du brouhaha festif.

Une autre année se passe. Les jours se suivent mais la monotonie est absente, le partage est toujours riche. Il faut dire que la maison n’est plus jamais vide. C’est devenu le lieu de ralliement des amoureux de la région. Tous s’y retrouvent, et partagent leurs points de vue.
Oh bien sûr, parfois, quelques coups de gueule fusent d’une pièce à l’autre. Mais les gens qui ne s’aiment pas ne s’engueulent pas… il faut de l’affection, pour s’énerver.
Et de l’amour pour se réconcilier. Et de ces deux ingrédients, la maison ne manque jamais.

Avec le temps, elle est devenue bien petite pour tous ses occupants. Il est temps de déménager. C’est l’heure des cartons, du tri et du chambardement.
On a cherché la maison idéale, celle qui comblera nos espoirs, nos attentes. Celle qui ne nous fera pas oublier la première, mais qui nous rendra moins difficile la séparation.
On l’a trouvée, d’ailleurs, pas très loin. Une grande et belle maison, pas tout à fait la même et pourtant pas complètement différente. On sait en la voyant qu’on s’y sentira bien.
Mais pour l’heure, on n’y pense pas vraiment...

Voilà. On a vidé toutes les pièces, on a lessivé les sols et passé le balai partout. C’est tout propre, tout vide et tout paraît bien grand.
On a les clefs à la main, on les tripote machinalement en laissant nos yeux parcourir une dernière fois les lieux.
On ne franchit pas encore la porte. On veut s’imprégner une dernière fois de l’odeur de l’air et de la couleur des murs. Partout où le regard se pose, on se souvient d’un moment, image instantanée et en couleur sorti de l’album photos de la mémoire des lieux.

Une dernière fois, la maison s’emplit des bruits de nos souvenirs.
Et c’est tout doucement qu’on referme la porte, un brin de nostalgie au coin du cœur, et un album photos tout neuf à la main…


Pour kaléidoplumes

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