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Les Mots de Pati
7 avril 2010

Chère toi

le 7 avril 2020

Mon amie, ma sœur, chère toi

Il est bien tard ici. La maison a sombré dans le silence d'un sommeil réparateur, j'en profite pour prendre ma plume et t'adresser ces quelques mots. Oui, je sais. Je ne t'écris pas assez souvent. J'ai tant de choses à te dire...

Ça fait si longtemps qu'on se connait, toi et moi. Quatorze, quinze ans ? L'amitié est une drôle de chose, non ? Elle te chope au moment où tu t'y attends le moins, et ne te lâche plus.
Si tu savais combien tu m'as apporté, amie. Combien de moments de joie pure et entière... J'ai toujours pu compter sur toi, quand j'en avais besoin, quand je doutais. J'ai eu soudain l'envie de te le dire, là, ce soir, alors que ça fait des semaines que nous ne nous sommes pas contactées.

Le printemps est enfin de retour. Je vais pouvoir réintégrer ma place sous le tilleul, avec mon café noir, et écouter le jardin s'éveiller. Après ces longs frimas, je sens mon corps en frémir d'impatience !
Tu te souviens, cet été où nous nous étions installées dans nos jardins, chacune à l'ombre avec notre portable, et qu'on papotait des heures entières, à parler de tout et de rien ? Quel plaisir d'écrire de concert, de partager si simplement ce qui nous avait réunies dès le départ...
Cette année, je vais en profiter pleinement, de mon jardin. Je veux me gaver de verdure, de chaleur, de soleil et de farniente. Je veux profiter de la vie, tant qu'elle s'agite sous ma peau.

Mes dernière analyses ne sont pas très bonnes. Oh elles ne sont pas catastrophiques, ne t'inquiète pas ! Juste moins bonnes qu'espéré. Alors tu comprends, je ne veux pas perdre de temps. Tu vois, c'est étrange : j'ai longtemps pensé que je ne pourrais pas supporter la maladie, la solitude, tout ce qui enferme et isole... et je me rends compte que finalement je le supporte plutôt bien. Oh je ne te dirai pas que parfois, me blottir contre la peau de mon homme ne me manque pas ! Son absence est encore violente et me surprend parfois, à la vue d'une photo, ou bien de mon oreiller, bien seul aujourd'hui sur le lit. Je fais avec, comme on dit. Je sais que j'aurai toujours le mal de lui, mais je vis quand même... malgré tout.

Hugo a quitté le nid le mois dernier. Lui et sa chérie se sont installés à quelques kilomètres de la maison ; ils ont trouvé un appartement assez mignon. Ça me fait drôle, de les voir se lancer dans la vie... Je me revois t'envoyer les photos de sa rentrée à la maternelle, j'ai l'impression que c'était hier. Ça passe si vite... Du coup, je suis seule à la maison. Drôle de sensation... j'en suis à la fois heureuse (je vais enfin pouvoir faire ce que je veux quand je le veux!) et tristoune... je comprends mieux ce que tu as traversé l'an dernier, quand ta dernière est partie.
Comme j'ai plein de temps libre, je me suis remise à la peinture. Et je me demande si je ne vais pas m'inscrire à la fac ! Oui, tu as bien lu ! J'ai envie d'étudier, d'apprendre encore, tant que mes neurones fonctionnent. Tu vois, je fais encore des projets !

Mais ce qui m'a fait prendre la plume ce soir, ce ne sont pas toutes ces nouvelles. Je suis retombée ce matin sur une lettre de toi, celle dans laquelle tu m'apprenais que si nous avions été plus proches géographiquement, nous serions devenues de vraies amies. Tu t'en souviens ? Je me suis alors souvenue de la vague d'émotion qui m'avait traversée, à te lire.
Et j'ai réalisé que c'était très exactement ce que nous étions devenues. Malgré la distance, malgré l'absence physique, malgré tout le temps passé.
La vie ne nous a pas épargnées, mais elle nous aura offert ce cadeau-là. Et j'ai eu soudain l'envie de te le dire.
Parce que c'est un cadeau tellement précieux ! Parce qu'on ne dit jamais assez souvent ce qui nous rend heureux, combien on aime et combien ça fait chaud de se savoir aimé, et compris. Et de partager ça, comme ça vient.
Simplement.

Je t'embrasse, ma sœur, mon amie.
Pia.


Premier bouquet du printemps

Pour Kaléïdoplumes

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Commentaires
C
Ici, les géraniums viennent de remplacer les tulipes, le soleil est enfin là, mes vieux os se réchauffent à ses rayons.<br /> Je t'embrasse aussi :o)
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