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Les Mots de Pati
26 mars 2012

Sans retenue ni contrainte...

Ma fille,

Je ne suis pas ta mère, tu n'es pas ma fille. J'ai toujours rêvé d'avoir des filles. J'en voulais trois, j'ai eu trois fils. Trois fils que j'aime de toute mon âme. 
Mais pas de fille. Impossible de poursuivre cette transmission familiale purement féminine qui a tant compté dans ma vie. Impossible, croyais-je... je me trompais évidemment. J'ai transmis ce que je sais à mes fils, ils l'ont perçu comme un don précieux, enfin je le crois... mais ce n'était pas tout à fait pareil. Et puis tu es arrivée dans ma vie.

Dès nos premiers échanges, j'ai reconnu chez toi mes errements, mes failles, tu as trouvé chez moi une preuve que malgré les coups bas, on peut se relever de tout, ou presque. Tu as tracé ta route vers mon coeur et tu t'y es installée. Je suis devenue la mère dont tu avais besoin, tu es devenue la fille que j'attendais.

Je t'ai accompagnée dans ta longue traversée d'un désert affectif que tu exécrais, je t'ai vue grandir, prendre confiance, puis douter et enfin oser, oser vivre. Tu m'as offert ta présence, ton amitié, ton amour. Tu m'as menti aussi, mais tu as fait preuve d'un tel courage pour me l'avouer ! Tu avais tellement peur de me perdre... comment aurais-tu pu me perdre, en acceptant de te montrer dans toute ta vérité, même si cette dernière était inconfortable ? Je t'ai vue peu à peu assumer la femme que tu es, et je t'ai vue devenir mère à ton tour, d'une fille, évidemment...

Cela fait bien des années maintenant que nos routes cheminent côte à côte. Nos pas s'éloignent parfois, mais le lien perdure. Nous sommes présentes l'une pour l'autre, nous le savons sans le dire. C'est tellement évident. Et pourtant...
Pourtant, c'est tellement mieux de le dire. De dire à quel point je t'aime, à quel point tu comptes pour moi. Te l'ai-je dit suffisamment ? Oui, tu le sais, mais l'entendre, c'est tellement important, fille. Alors je t'écris ce soir, pour te le dire. Je t'aime. 
Tu traverses la vie comme tu peux, tu te bats contre tes démons, je sais que tu veux les combattre seule, sans que je sois forcément là pour te rattraper au vol, j'ai accepté ce fait, je l'ai même encouragé. J'ai, de mon coté, traversé quelques épreuves, de celles qui te bouffent l'énergie nécessaire pour rester ouverte aux autres... je n'ai rien vu venir. J'ai bien senti que tu n'allais pas bien... tes silences en ont toujours dit beaucoup à mon coeur. Mais j'ai pensé que tu saurais traverser cette phase délicate sans béquille, ce qui n'était pas mon cas. 
Je me suis trompée. Il y a eu des signes, je les ai vus. Je les ai mal interprétés, ça arrive parfois. Même les mères se trompent. Surtout les mères.

Mais peu importe. Ce qui compte aujourd'hui, c'est ta main à nouveau tendue. C'est ton appel à l'aide. Et bien sur que je vais attraper ta main, bien sur que je t'entends. Je suis là, à tes côtés. Je serai toujours là, fille, quoiqu'il se passe, quoiqu'il arrive. Ne compte pas te débarrasser de moi comme ça. Je ne te lâcherai pas, pas tant que tu ne tiendras pas seule debout. Et même après, je serai encore là. Je serai toujours là pour toi.

Parce que je t'aime. Je t'aime comme une mère aime sa fille, comme ma mère m'aimait, sans retenue ni contrainte, je t'aime telle que tu es et telle que tu deviendras. 
Tu n'es pas de mon sang, non. Mais tu es de tout le restant de moi. De mes tripes à mon âme, de mon coeur à mes bras qui t'enlacent, à mes mains qui t'étreignent. Je t'aime, ma fille. Je suis si fière de toi... ne l'oublie pas.


Pour kaléidoplumes

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Commentaires
C
eh! ben sa c est de l amour ....
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