déshabillez-moi.... ;)
dans un des blogs privés que je lis régulièrement, on parlait de désir...
le désir. vaste sujet, non ?
incroyable ce que peut recouvrir ce petit mot de cinq lettres ! des choses conscientes, d'autres refoulées, des envies sages ou totalement débridées. les femmes en parlent entre elles, les hommes entre eux, chacun évalue à son aune sa capacité à désirer l'autre, est-on dans la norme ? ou sommes-nous des refoulés ? des gens sains ou bien des bêtes lubriques ? ah ! oui, on en cause...
sauf en couple ! ou si rarement que ç'en devient anecdotique.
alors je me suis demandée pourquoi donc était-ce si difficile d'aborder le sujet du désir entre partenaires amoureux. qu'est-ce qui nous retenait d'aborder ce sujet pourtant crucial, quand il s'agit de la santé de notre couple ?
pudeur ? honte de livrer ouvertement ses envies (ou non-envies), de les dire à haute voix ? peur de heurter l'autre en lui avouant que le désir qu'on éprouve pour lui se raréfie ? peur de se voir juger ? jauger, peut-être ? peur de ne pouvoir assumer les envies de l'autre ? peur de se rendre compte que notre pouvoir de séduction n'a plus la cote ?
quelle part de complexes se cachent sous nos silences ?
dans bon nombres d'histoires drôles, les hommes sont présentés comme des obsédés, les femmes comme des frigides migraineuses (ouioui, j'exagère, je sais! ;)) ). mais quelle part fait partie du folklore, et quelle part est réelle ? ne sommes-nous pas finalement victimes de ces petites phrases assassines qui nous culpabilisent soit de trop désirer, soit de ne pas avoir assez souvent envie ?
où est la norme, d'ailleurs ? existe-t-elle, même ? et surtout, doit-elle exister ?
depuis notre naissance, on nous inculque tout un tas de règles de vie, de préceptes, de lois, de rituels. l'éducation, la culture, la religion se mêlent toutes de notre devenir, nous moulent à une image qui se veut unique. il y a des "choses qui se font, et d'autres qui ne se font pas". tout cet héritage socio-culturel vise à nous intégrer de façon satisfaisante dans notre société moderne. pour ce qu'on nous en dit...
mais d'où viennent-ils, ces principes ? voici ce que j'en pense :
de très loin. d'une époque où il était nécessaire, pour la survie de la race humaine, d'assurer une protection efficace pour nos petits. les petits d'homme sont les bébés animaux les plus longs à élever, à rendre aptes à se dépatouiller dans notre monde. il fallait donc assurer la présence à coté de la mère d'un père capable de lui fournir nourriture et protection. alors sont apparus les concepts de couple, de fidélité, de relation durable et solide. faut que ça dure, mes amis ! au moins le temps que le petit vole de ses propres ailes...
et puis, l'Humain est un drôle d'animal. le voilà doté de raison. il pense, donc il est. il est quoi, c'est une autre affaire... on peut pas avoir réponse à tout, hein...
sauf que l'homme les veut, ces réponses. et puis l'homme a des sentiments. d'où viennent-ils, d'ailleurs ? pourquoi avons-nous des sentiments ? serait-ce lié à cette faculté qu'a l'homme de s'interroger sur lui-même ? sur sa vie ? et surtout sur sa mort ? l'homme serait le seul animal capable d'apréhender sa propre mort. il sait qu'il y a la mort, à la fin de la vie. et si la crainte de cet état inconnu était à la base de la naissance de ces sentiments qui nous animent ? comme une tentative de réponse à l'angoissante question de notre présence en ce monde ? comme une façon de s'en protéger...
qui sommes-nous ? pourquoi vivons-nous ? quel rôle nous est échu ? la vie, la mort, pourquoi ? est-ce cela qui a poussé l'homme à penser à un être suprême, grand décideur de nos destins ? est-ce pour cela que les religions sont apparues ?
ou bien était-ce un moyen efficace de réguler ces inquiétudes ? de répondre au changement de vie, de ce passage de l'état de nomade chasseur, cueilleur, à celui de sédentaire, cultivateur, engrangeur de réserves ? ce mode de vie différent a-t-il insuffler un changement aussi dans la façon de se percevoir par rapport à ce qui nous entoure ?
comment est-on passé des rapports purement procréateurs à des rapports sexuels nantis de sentiments ? et pourquoi ? et comment se passe l'entente entre nos sentiments et nos désirs primaires ?
certains pensent que la religion a établi un mode de fonctionnement qui régissait à merveille cette vie nouvelle. l'espérence de vie était loin d'être aussi étendue que la nôtre. les enfants mouraient souvent en bas-âge. il fallait à tout prix donner toutes les chances à notre race de perdurer. et en même temps, si l'on pouvait éviter que chacun fasse comme bon lui semble....
voilà qu'on se marie, qu'on se jure fidélité, amour éternel.
en même temps, au moyen-âge, on se marie vers quinze ans, alors l'éternité, dans ces temps reculés, c'est quoi... ? 25, 30 ans ? sûrement pas beaucoup plus, hein... jusque pas si loin de nous que ça (à l'échelle de la création de l'univers, on peut même dire que c'était hier...) à quarante, quarante cinq ans, on est un vieillard sénile....
vous voyez où je veux en venir, non ?
ben oui, c'est que les choses ont quelque peu changé, depuis... notre espérance de vie a quasi doublé, nous nous soignons mieux, nos enfants ne meurent plus en masse, notre vie n'est plus du tout la même ! alors, aujourd'hui, se jurer fidélité et amour éternel... ben pour peu qu"on se marie jeune, on en a tout de suite pour une bonne soixantaine d'années, hein ! c'est plus tout à fait le même dossier, faut bien l'avouer...
on peut donc se demander si tous ces principes d'éducation nous correspondent toujours. non ?
en attendant la grande révolution culturelle, il nous faut donc faire avec ce qui nous écartèle entre la morale (ceukisefé) et nos envies profondes, instinctives (ceukin'seufépa).
et nous voilà partis pour des années de divan psychanalytique, de désirs refoulés, de surenchère de séduction acharnée. notre monde est un monde d'apparence. tout ce qui importe, dans nos sociétés dites modernes et évoluées, c'est la paraître. faire jeune, parce que le vieux, ça eut payé, ... mais ça paie plus.
et plaire, surtout. à tout le monde. tout le temps. à ton patron, sinon, il te vire. à ta femme ou à ton homme, sinon, elle ou il a la migraine (au mieux) ou elle ou il te trompe voire te largue (au pire). à ton banquier, sinon, pas de crédit, à tes amis, à tes voisins, à ta belle-mère, aux copains de tes gosses... ouf, n'en jetez plus, la cour est pleine.
et avec ça, vous reprendrez bien un peu de complexes ? suis-je bon amant ? une bonne mère ? un bon époux ? une bonne amie ? truc m'a dit qu'il avait des rapports 3 fois par semaine ? alors moi, avec ma nana migraineuse qui me dit oui une fois par mois, je suis quoi ? un tocard ?
oui, je schématise encore. mais pas tant que ça, avouez...
avec tout ça, au-dessus de nos vies, comment arriver aisément à se poser en face de son partenaire, et lui parler sereinement de sa légère perte de désir, sans risquer de le voir brutalement douter de lui ?
communiquer. c'est la clé, ce me semble. mais c'est si difficile, de se parler vrai. on nous chante la beauté de la confiance, du respect, dans un couple. mais jamais de la difficulté à les mettre en application. se parler, confier ses doutes, ses craintes, mais ses envies, ses désirs aussi. c'est la clé, oui.
voilà, je vous ai livré en vrac tout ce qui m'est venu en tête, en lisant ce blog ami... pleins de questions... peu de réponses... une certitude. oser se parler est la clé.
quelles sont vos réponses, à vous ? ou vos questions ? vous en pensez quoi, de tout ça ?