Empreinte
dernière prose poétique, pondue pour le marathon... celle-là est sortie de mes doigts sans mon accord, ou du moins sans que j'en sois consciente... impression très étrange, de découvrir un texte bien après l'avoir posé sur ce forum...
On a beau l'emplir de tout ce qu'on ramasse en chemin, qu'en reste-t-il au bout du compte ?
Sinon un fatras de vieilleries qui n'intéressent personne et qui finissent par pourrir au fond d'un vieux grenier.
Tous les mots prononcés s'enfuient dans l'air léger d'un matin ordinaire.
Tous les souvenirs meurent avec ceux qui en sont les héros malgré eux.
Toutes les traces s'effacent et ne subsiste d'elles qu'une infime poussière dispersée par le vent du désert.
Ô ma Terre, qui m'a enraciné si profondément que je saigne à te perdre,
Ma Terre qui a guidé mes pas plus loin que je ne l'ai souhaité
Qu'avons-nous fait ?
Les leçons du passé sont illusoires et ne marquent que quelques générations. Même un holocauste ne résiste pas à l'érosion de la mémoire des hommes.
Alors comment pourrais-je penser faire exception ?
Je n'ai qu'une envie : ne rien regretter
Je n'ai qu'un but : vivre ma folie et apprendre, jusqu'au bout.
Je n'ai qu'une espérance : que mes mots parviennent à ma descendance et laissent de moi ce que j'ai fait de mieux. Aimer.
Aimer la vie, à en crever. Aimer de tout mon coeur, quitte à le perdre en route.
Aimer écrire. Et raconter, témoigner du temps qui file et ne se rattrape pas.
Il n'est plus temps de se taire l'essentiel. Il faut dire les mots que nos pudeurs étouffent.
Et si'l devait rester une chose de moi, que ce soit la trace de mes pas, dans le sable fumant des mes erreurs passées.